Construire la République européenne

Une puissance politique de rang mondial au service des Européen(ne)s et de l’équilibre de la planète

Philippe Mazuel
LaPrimaire.org

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L’Union européenne et ses limites — Source : Wikipedia S.Solberg

1. Il est temps de donner enfin au projet européen des frontières claires, de cesser de repousser sans cesse ses limites géographiques.

Depuis le grand élargissement de 2004, et l’intégration dans l’Union européenne de 11 Etats d’Europe centrale, orientale et balkanique (plus Chypre et Malte), beaucoup de citoyen(ne)s se demandent avec inquiétude jusqu’où seront repoussées les frontières extérieures de l’Union européenne.

Ma position est la suivante : seuls les petits pays des Balkans pourront rejoindre, lorsqu’ils seront prêts, l’Union européenne voire la République européenne (Serbie, Kosovo, Albanie, Moldova, Monténégro, Bosnie-Herzégovine, Ancienne République yougoslave de Macédoine, qui comptent au total 25 millions d’habitants, soit 5% de la population de l’Union qui s’élève à 506 M.), ceci afin de stabiliser cette région potentiellement explosive.

Les autres (Ukraine, Belarus, Russie, Arménie, Géorgie, Turquie) n’ont pas vocation à appartenir à l’Union européenne. Ils pourraient néanmoins, à terme, participer à un espace de coopération intergouvernemental, dans les domaines culturel et économique, intitulé « Confédération européenne ». C’est ce que François Mitterrand avait proposé en 1989, dans la lignée de la célèbre formule du Général de Gaulle : “L’Europe de l’Atlantique à l’Oural”.

PACE a repris et précisé cette proposition, avant les élections européennes de mai 2014, dans son ouvrage “Donne une voix à l’Europe” (voir page 23).

2. Création d’une agence européenne du renseignement chargée de la lutte contre le terrorisme.

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Depuis Janvier 2015, la France, le Danemark et la Belgique ont été victimes d’attentats terroristes, et plusieurs autres pays européens ont été désignés par le groupe «Etat islamique» comme étant de futures cibles.
Nous avons en Europe 28 agences nationales de renseignement avec des moyens financiers restreints et des limites géographiques nationales, pour lutter contre un seul et même ennemi qui lui, ne connaît pas les frontières.
Les récents événements prouvent que la coopération entre services nationaux et le simple échange d’informations sont devenus insuffisants. Il nous faut mutualiser ces moyens pour assurer la sécurité des Européens.

3. Création d’une police européenne des frontières capable d’intervenir rapidement.

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Aujourd’hui, quelques pays assument seuls la responsabilité du contrôle de frontières extérieures de l’Union soumises à une très forte pression migratoire. C’est le cas notamment de la Grèce, de Malte et de l’Italie. D’autres pays sont nettement moins sollicités. Il est temps de créer un corps européen chargé de la police des frontières, doté de moyens humains importants et d’une force d’intervention rapide en cas d’afflux de migrants sur une zone précise. Ses agents seront détachés par les Etats membres et payés et équipés par l’Union.

4. Mise en place d’une politique migratoire commune au sein de la République européenne, avec détermination de quotas de migrants par grande région du monde et par pays, en fonction des besoins de l’économie européenne.

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L’Union européenne, politiquement stable, économiquement plutôt prospère, culturellement riche, continue à attirer de nombreuses personnes à travers le monde. Il convient d’organiser ces flux humains en créant des portes d’entrée dans la République européenne pour l’immigration légale, en fonction des besoins de notre économie.

Il convient de bien distinguer ici l’asile et l’immigration légale. L’asile est un droit, affirmé dans de nombreuses conventions ratifiées par la France, dans la Charte européenne des droits fondamentaux, et même dans la Constitution française, droit qui doit être accordé à tous ceux qui remplissent les conditions. L’immigration légale, elle, résulte d’une politique qui doit être décidée et mise en œuvre à l’échelle européenne.

L’Union européenne fait face à des défis inquiétants : le déclin démographique et le vieillissement de sa population, d’une part, la question de l’intégration des populations non-européennes, d’autre part. La politique migratoire doit être un outil à disposition de la République européenne pour faire face aux deux premiers de ces défis sans aggraver le troisième.

Voir dans Donne une voix à l’Europe les articles “L’immigration : problème ou atout pour l’Europe” (page 59) et “Quelles améliorations faut-il apporter à la politique européenne d’asile” (page 65, écrit par Audric Alexandre et Corinne Balleix, chercheuse).

5. Réaliser des économies budgétaires importantes en mutualisant certains locaux des ambassades, consulats et instituts culturels des pays de l’Union européenne dans les Etats tiers.

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La France compte environ 160 ambassades dans le monde, et de nombreux consulats. À titre d’exemple, la nouvelle ambassade de France à Pékin dispose d’un budget de 20 millions d’euros par an pour 311 agents.

Il est possible de réaliser des économies budgétaires significatives en mutualisant, entre Etats européens, des locaux et certains services. La délivrance des visas, une des missions de nos consulats, pourrait par exemple être effectuée en commun puisque beaucoup sont délivrés au titre l’espace Schengen.

Nous, les Européens, payons autant de loyers, d’équipes de sécurité, de factures de chauffage, d’entretien des bâtiments et des jardins que nous avons d’ambassades ou de consulats dans le monde.

Inspirons-nous de l’expérience des pays scandinaves pour réduire le coût de notre réseau diplomatique. Réalisons des économies budgétaires grâce à une meilleure coordination du travail diplomatique au sein de la République européenne !

6. S’orienter vers une économie équilibrée en refusant le traité transatlantique, qui favorise les multinationales et nuit à nos acteurs économiques locaux.

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Nous avons déjà suffisamment à faire aujourd’hui pour rééquilibrer le marché intérieur européen pour ne pas nous lancer dans un marché transatlantique, d’autant plus difficile à négocier que la conception de la société et des normes est très différente aux États-Unis et en Europe.

Au lieu de ce gigantisme mondialisé, orientons-nous en France et en Europe vers l’équi-économie, c’est-à-dire une économie équilibrée faisant coexister un secteur privé très performant, tourné vers l’export, et un secteur du « bien commun » protégé de la mondialisation, composé des administrations publiques, du secteur associatif (notamment les entreprises de l’économie sociale et solidaire), des artisans, petits commerçants et petits agriculteurs. Pour plus de détails, voir l’article ci-dessous :

A propos de LaPrimaire.org

Cet article fait partie d’une série d’articles présentant mon projet politique exposé dans le cadre de LaPrimaire.org. LaPrimaire.org est une primaire citoyenne démocratique et ouverte dont le but est de faire émerger une candidature citoyenne forte pour les élections présidentielles de 2017. Vous pouvez retrouvez tous mes articles et mon profil sur ma page candidat (Philippe Mazuel).

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Président fondateur de PACE, le PArti des Citoyens Européens (parti transnational créé le 9.5.2007 à Bruxelles)